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Flower Power !

Alors que le printemps semble s’impatienter et nous narguer à coup d’arbres en fleurs, de pollen virevoltant dans les airs et de soirées qui s’étirent, il est un endroit près de Paris où il fera bon flâner... bientôt...

D’ici quelques semaines les nymphéas vont fleurir sur le bassin japonais de la maison de Claude Monet à Giverny.

Rituel immuable et éphémère puisqu’il ne se produit qu’une fois par an. Bien entendu le jardin se visite d’avril à octobre, il se métamorphose de semaine en semaine, recréant à chaque fois une nouvelle toile.


Car c’est bien comme une œuvre que Claude Monet concevait ce jardin. D’abord locataire, il emménage dans la maison de Giverny avec sa deuxième compagne, Alice Hoschedé et leur 8 enfants respectifs. Quelques années plus tard Claude Monet rachète la maison puis un lopin de terre de l’autre côté de la route sur lequel il aménage patiemment un jardin d’inspiration japonaise.


Mais d’où lui vient cette idée, à lui qui n’est jamais allé et n’ira jamais au pays du soleil levant ? Une visite à l’intérieur de la maison nous donne un indice précieux. On y trouve les pièces du rez-de-chaussée une partie des 231 estampes japonaises que possédait le peintre. Les œuvres exposées sont aujourd’hui des copies.



Cette collection n’est pas une marotte, une lubie de vieux peintre, mais bien l’un des fondements de l’impressionnisme et de la peinture de Monet. Suite à la réouverture des relations commerciales entre le Japon et le reste du monde dans les années 1850 puis à la participation du Japon à deux Expositions Universelles, les objets, œuvres d’art et estampes bon marché inondent l’Europe. De nombreux artisans d’arts furent atteint de japonisme aigu et de jeunes peintres comme Van Gogh ou plus tard Monet furent fascinés par ces images simples aux couleurs vivent qui mettent en scène la vie quotidienne, les loisirs, des paysages, avec en filigrane l’idée de capturer l’éphémère qui sera au cœur de la peinture impressionniste.


Du Japon à Giverny il n’y a donc qu’un pas que Claude Monet franchira en peinture et dans l’aménagement de son bassin. Comme ses camarades impressionnistes dont il est le chef de file, Monet peint l’éphémère : l’eau sous toutes ses formes, neige, rivière en crue, vagues sur la côte normande. Il peint les loisirs de son temps mais surtout l’éphémère à travers la lumière changeante sur la cathédrale de Rouen ou sur les meules normandes. Comme les peintres des estampes japonaises il utilise des couleurs vives et pures qui feront tant scandale.


Et lorsque les nymphéas auront fané, nous pourrons prolonger la flânerie au Musée de l’Orangerie, y admirer les nymphéas offerts par le peintre à l’Etat français à l’issue de la Première Guerre Mondiale. Ses « grandes décorations » comme il aimait à les appeler, sont le projet fou imaginé par un artiste de 74 ans, veuf pour la seconde fois, atteint de cataracte et ayant perdu un fils. Monet avait pensé l’espace des nymphéas à l’Orangerie comme un havre de paix, après le sang et la fureur du conflit mondial, un lieu de rêverie et de flânerie. C’est un miroir de Giverny, un lieu « immersif » comme on dit aujourd’hui, et le meilleur endroit pour apprécier la lumière des beaux jours revenus.


Pour profiter des nymphéas :


Fondation Monet à Giverny https://fondation-monet.com/

Musée de l'Orangerie https://www.musee-orangerie.fr/


Pour une visite guidée à Giverny ou à Paris contactez-moi !




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